Superbe et majestueux, le fauve repose.
Les lignes gracieuses de son corps de chat
Se répandent mollement sur le béton froid.
Sur une herbe, un cocon, telle une fleur éclose.
Son regard au loin, au-delà des grillages,
Reflète la couleur de la grande forêt.
Maintenant dans la cage ne vit que le reflet
Du félin aux yeux verts, vastes et sauvages.
Dans son pelage noir comme une nuit sans lune,
Deux perles dépolies, deux soleils éteints
Se ferment doucement : la venue du matin
Comme d’un linceul gris les recouvre de brume.
Le bout de ses oreilles légèrement frémit ;
Dans le Profond Sommeil son corps se plonge enfin.
A son âme s’ouvre la porte du divin,
Car la vie est divine quand elle dépasse les grilles.
A ce moment, sur l’herbe, du petit cocon,
Comme un coquelicot, est sortie tout fripée,
Avide de soleil, une adorable fée.
A la venue de l’aube, est né un papillon.
A l’esprit libre et vif s’est ouvert et offert
De cette fleur légère le bouton délicat ;
L’infinie tendresse de l’âme s’y coula
Dans un instant sublime d’amour et de lumière.
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